Les chiens de petites tailles ont souvent mauvaise presse : ils aboient tout le temps, ils sont fragiles, ils mordent, ils sont tirés (voire étranglés) au bout de la laisse, on leur prête nos peurs, ils sont pris à bras dès qu’ils croisent un chien à peine plus grand qu’eux.
Hors un petit chien est exactement de la même espèce qu’un grand chien : Canis lupus familiaris. Certes, les différentes races de chiens ont apporté leur lot de différences au niveau du physique, du caractère, de la morphologie … mais ce n’est ni plus ni moins un chien, et il faut le traiter comme tel.
De plus, les mauvais comportements que nous leur prêtons ne sont pas dûs à leur taille, mais plutôt à la manière dont le propriétaire éduquera ou interagira avec ce dernier.
J’ai moi-même fait le choix d’adopter un chien de petite race, Looping, ma fidèle jack russell de 6 ans. J’ai découvert grâce à elle que les petits chiens ont une témérité exceptionnelle, une endurance à toute épreuve et sont loin de se laisser impressionner par les plus grands qu’eux !
Vous découvrirez donc dans cet article, les 4 choses que j’entends le plus souvent lors des balades avec ma chienne, les comportements à proscrire si vous souhaitez éduquer votre petit chien comme un grand, et en faire un chien bien dans ses pattes.
1. On ne les sort pas en balade : "C'est cool un petit chien, pas besoin de le sortir, il peut rester à la maison !"
Certes un petit chien prend moins de place qu’un Golden ou un Berger Australien en appartement, mais comme tous les chiens, ils ont un grand besoin d’exercice physique pour rester en forme.
Leurs petites pattes peuvent parfois parcourir des kilomètres (il n’est pas rare de croiser caniche, jack russell, yorkshire sur les chemins de randonnée), c’est pour cela qu’ils ont besoin d’être promenés quotidiennement et longuement.
Les sorties hygiéniques quotidiennes ne seront donc pas suffisantes, et je vous déconseille d’adopter un petit chien en pensant que vous n’aurez pas besoin de lui offrir au moins une longue promenade d’une heure par jour.
Si les besoins de votre chien ne sont pas comblés, des comportements non désirables peuvent apparaitre - anxiété, ennui - et leurs conséquences : destruction, aboiement, malpropreté …
Il ne faudra pas chercher à corriger ces comportements, mais plutôt à en trouver la cause, et la cause est belle et bien humaine : une frustration et un ennui liés au manque d’activité. En aboyant, votre chien cherche à attirer votre attention ! Il veut tout simplement que vous vous occupiez de lui et passiez du temps avec lui.
2. On ne les socialise pas assez : "Ah non Médor, c'est un petit chien, tu le laisses tranquille !"
La socialisation, notamment auprès d’autres animaux, de chiens de toutes les tailles, ou différents types d’humains est très importante.
Un chien de petite taille est en infériorité physique face à un grand chien, et les deux parties en sont conscientes. C’est pourquoi il est important de socialiser petit ET grand chien à des chiens de toutes les tailles et toutes les races.
Un grand chien ayant été sociabilisé avec un chien de petite taille sera plus à même de faire attention à lui lors des parties de jeu, il sera plus délicat, et votre petit chien saura lui aussi mieux interagir avec le grand, sans se montrer agressif par peur de l’approche.
Seule situation à laquelle vous devez prêter attention est lorsque des chiens ont des gabarits différents, il faut évitez de les laisser monter en excitation lors des parties de jeu pour éviter d’éventuelles blessures. Celles-ci doivent se dérouler dans le calme et la bienveillance.
Et voilà Médor a été socialisé avec les petits chiens, et Looping apprécie jouer avec les grands chiens qui ont de bons codes :)
3. On les surprotège : "Attention, il y a un gros chien qui arrive, prends-le dans tes bras"
Les propriétaires de petits chiens ont tendance à les surprotéger pensant qu’ils sont plus fragiles. Combien de fois je me suis retrouvée face à cette situation : un gros chien arrive au loin, et hop le petit chien est directement ramassé au sol par son maitre pour atterrir dans ses bras.
Et là dans la tête de votre petit chien, deux choses peuvent se produire : la première, Médor l’a effrayé, arrivé dans vos bras il s’est mis à aboyer se sentant en sécurité. Seconde option, il voulait juste le renifler ou jouer avec ce gros toutou, vous l’en avez empêché, il se sent frustré, et donc … il aboie !
Autre situation, quelques heures plus tôt, votre petit chien est fatigué, il est à vos pieds avec son regard de chien battu, que faites-vous ? Vous le prenez dans vos bras bien sûr pour lui faire un gros câlin ! Petit loulou comprend donc que les câlins sont une récompense de son bon comportement.
Arrivé au parc, à nouveau vous voyez Médor ce gros molosse, que faites-vous ? Vous le prenez dans vos bras ! Sauf que quelques heures plus tôt votre chien avait intégré le fait que bras = bons comportements. Et si il se met à aboyer, c’est le pompon ! Pour lui bras + aboiement = bons comportements. Il comprend donc que aboyer dans vos bras est ce que vous attendez de lui.
Sa compréhension des différentes situations est perturbée et engendre des comportements non désirables, tels que des aboiements, ou grognement.
4. On les prend pour ce qu'ils ne sont pas : "Oh regarde, il est mignon le petit chien !"
On prend parfois les petits chiens pour ce qu’ils ne sont pas : des poupées !
On les porte, on les promène en poussette, on les déguise, on les parfume et j’en passe ! Mais aussi, on les laisse tirer en laisse, quémander, sauter sur les gens …
Auparavant, l’homme utilisait le chien en fonction de ses besoins : la chasse, le troupeau, la garde … mais aujourd’hui les chiens sont davantage sélectionnés pour leurs caractéristiques physiques, et notamment pour s’adapter à une vie citadine où papa et maman travaillent et n’ont que quelques heures par semaine à consacrer à leur petit loulou.
Mais si ce que recherchent les propriétaires est surtout une présence, un compagnon de vie, effectivement la taille n’a pas d’importance. Un grand chien présenterait même des contraintes inutiles (poils, volume dans la maison, dépenses …)
Le souci en prenant un chien de petite taille est que vous aurez tendance à être plus indulgent avec eux, prenons cet exemple :
Avec Médor, votre beau Golden Retriever de 45kg, pas le choix, vous ne pourrez pas le porter à bras si une bagarre éclate, ni le laisser quémander la nourriture, car une fois le dos tourné il choppe le poulet sur la table, et encore moins le laisser sauter sur les gens pour obtenir de l’attention, sinon mamie se retrouvera à chaque fois les fesses par terre !
Avec un petit chien, on tolère davantage ces comportements indésirables car ils sont moins gênants, et bon vous savez bien « il est teeeellement mignon ce petit chien ! »
Hors, c’est là notre erreur ! Ces comportements sont induits par l’attitude du maître. En effet, la facilité nous pousse à prendre de mauvais réflexes qui peuvent malheureusement nuire à son éducation et son bien-être. Ainsi, les petits chiens développeront plus facilement des comportements indésirables.
En conclusion, un petit chien n'est ni plus ni moins un chien, considérez-le comme tel et il vous le rendra bien :)
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